Il y a quelques temps, j’annonçais sur Instagram que j’avais envie de me lancer dans des patrons d’autres marques. Cela fait plus d’un an que j’y pense, sans oser vraiment sauter le pas et en me posant mille et une questions…
Suis-je légitime ? Ai-je quelque chose à apporter en plus à la communauté couture ? En tant que créatrice de patrons, est-ce dans mon intérêt de faire la promotion d’autres marques ? Dois-je en parler sur le blog ou dois-je me contenter de mentionner la marque dans un post sur les réseaux ?
Tout cela m’a semblé très complexe et en même temps, je me suis dit que ce n’était pas bien grave au final ! Après tout, je parle déjà d’autres marques via la rubrique « Sélection : 5 patrons gratuits… » qui pourraient tout aussi bien me desservir…
Mais j’ai choisi de ne pas m’inquiéter et de faire ce que j’avais envie de faire ! Il y a des dizaines, que dis-je, des centaines de marques de patrons qui ont de très belles propositions alors pourquoi je devrais m’arrêter à mes patrons, sous prétexte que je suis capable de créer moi-même mes propres modèles ? Élargir ses horizons c’est bien, mais les partager c’est mieux ! D’autant que jusqu’à aujourd’hui, après presque 5 ans de couture, je n’avais jamais vraiment pris la peine de coudre les patrons des autres. Depuis le début, j’ai toujours créé à partir de mes vêtements, de mes inspirations, de mes envies… Il était donc grand temps de l’envisager, pas vrai ?
Pour démarrer, j’ai choisi de m’attaquer au modèle IRMA de IAM Patterns. Ce modèle m’a tout de suite énormément plu, tant dans la forme que dans les versions qui sont sorties ensuite. J’étais d’ailleurs carrément prête à le retravailler pour le mettre à ma taille sachant que le patron s’arrête au 46 en version papier (mais 52 en PDF). Et puis en regardant de plus près le tableau des mesures du vêtement fini, je me suis rendue compte que le tour de poitrine était bien supérieur au mien et que, par conséquent, je n’aurai aucun ajustement à faire. Le modèle étant volontairement oversize, c’était juste parfait !
Le modèle : une chemise modernisée
IRMA c’est une chemise ample et même très ample qui se décline en 4 versions : deux longueurs et deux finitions de manches. Le patron garde tous les codes de la chemise avec la boutonnière sur le devant, le pied de col et le col mais aussi avec l’empiècement dos qui souligne le pli d’aisance et les poignets boutonnés.
L’originalité d’IRMA réside dans l’ampleur de la chemise et des manches mais aussi et surtout dans le côté asymétrique de la version robe. Le devant remonte donc au-dessus des genoux et le dos descend presque au niveau des chevilles.
Tous ces éléments apportent énormément de modernité à la chemise je trouve, et bien qu’elle soit principalement portée par des filles qui ont des mensurations « standards », elle est en fait totalement adaptée aux grandes tailles !
Mon expérience : les étapes…
J’ai commandé le patron au format pochette parce que je n’avais pas du tout envie de m’embêter à imprimer et scotcher les planches. Mon temps est trop compté pour que je me permette ce genre de fantaisie (#momlife) ! Du coup, quand j’ai reçu le patron j’étais super contente à l’idée de découper les pièces et de me lancer aussitôt. Sauf que je me suis retrouvée avec une planche et des pièces superposées : impossible donc de découper, il fallait décalquer. Raaaah, ce que j’ai horreur de ça ! Mais pour gagner de la place et bien sûr de l’argent, c’est évidemment plus simple pour les marques de proposer ce type de format. Je n’aime pas, mais je comprends tout à fait. Etant moi-même créatrice, je sais à quel point sortir un patron coûte cher, surtout la version pochette…
Il a alors fallu décalquer les pièces qui m’intéressaient : le devant, l’empiècement dos, le dos, la manche, les cols et le bracelet… Heureusement que j’ai une table de salle à manger suffisamment grande pour contenir toute la planche, je n’aurais pas pu imaginer devoir faire ça au sol !
Une fois cette étape réalisée, j’ai retracé les lignes et les courbes pour que tout soit bien propre et j’ai enfin pu découper mes pièces. Le lendemain, j’ai coupé dans mon tissu et le surlendemain j’ai cousu. IRMA m’a donc pris 3 jours en tout… Il y a encore quelques années, en 3 jours, j’en aurais fait au moins 2… mais je vieillis je crois !
Ma version, mes modifications
Comme je te le disais, je n’ai pas eu à toucher à quoi que ce soit au niveau des lignes du patron mais j’ai quand même pris la précaution de poser AYA (dont l’amplitude se rapproche un peu d’IRMA) pour vérifier quelques mesures comme la longueur d’épaule, la profondeur d’emmanchure, la largeur de la manche et du poignet. Au final, tout était plus grand que mon propre patron ce qui m’a rassurée. Après tout, on peut toujours corriger un vêtement trop grand !
Pour cette version, j’ai opté pour la longueur robe avec les manches resserrées par des bracelets. Un tissu uni me semblait être la meilleure option pour que la boutonnière soit bien visible. J’avais dans mon stock un coupon de double crêpe prune d’une ancienne édition. La couleur est tellement belle que je l’ai gardé précieusement en attendant de lui trouver LE bon projet. Je ne suis donc pas peu fière de l’avoir réservé pour IRMA.
J’ai fait assez peu de modifications sur le modèle puisqu’il me correspondait de base totalement mais j’en ai fait quelques unes malgré tout ! S’agissant des mesures, j’ai retiré 5cm de chaque côté de la manche pour qu’elle rentre dans la largeur de mon tissu et ajouté 5 cm aux bracelets de manches pour avoir une manche 7/8ème. Je n’avais pas envie de la boutonnière cachée, j’ai donc coupé mon patron sur la ligne de coupe prévue initialement pour l’un des deux pans devant seulement.
Par ailleurs, je ne souhaitais pas forcément que la chemise s’ouvre donc j’ai sauté l’étape des boutonnières en cousant les boutons directement, en prenant les deux pans devant, pour donner l’illusion d’en avoir fait une ! J’ai également inversé le sens du pli d’aisance dans le dos pour avoir le pli creux à l’extérieur. Je n’ai pas thermocollé le pied de col, le col et les poignets de manche pour un effet plus « flou » et enfin, j’ai cousu le pied de col à la main pour ne pas avoir de couture apparente sur l’extérieur.
Conclusion
Au final, je suis plus que ravie d’avoir acheté et cousu ce patron qui convient carrément à mon style mais aussi à mon voile ! Le vêtement est ample mais ne fait pas sac, même sur une grande taille, ce qui ne gâche rien avouons-le. La coupe reste élégante et flatte même la silhouette finalement.
Les explications sont très claires et détaillées dans un petit livret A5 hyper complet en français et en anglais. J’ai assez peu suivi le livret puisque je sais comment monter un vêtement, mais pour quelqu’un qui n’aurait jamais cousu de chemise, ça me semble relativement accessible.
Néanmoins, je ne conseillerai pas ce modèle à une débutante ou alors une débutante qui a déjà quelques vêtement à son actif. Le montage de certaines pièces nécessite un petit savoir faire, notamment pour le col et les fentes capucins si on veut une vraie chemise.
J’ai d’ailleurs tellement aimé ce modèle que je m’en suis fait une deuxième version. 😉
bon moi je suis pas fan du loose mais c’est vrai qu’il y a de jolis modèles qui commencent a pointer leurs nez et je trouve que l’uni va bien à ta chemise et j’adore les créatrices qui cousent les patrons des autres
j’imagine qu’il est relativement simple de refaire un patron d’un autre créateur pour quelqu’un qui sais les faire mais j’imagine aussi qu’elle n’a pas forcément le temps et que le plus simple est d’acheter le patron en question et qu’en plus ben l’avis d’un pro c’est pas négligeable
Merci ! Oui c’est vrai que ça demande du temps qu’on doit dégager mais quand le modèle est beau et que ça vaut le coup, il ne faut pas hésiter. 🙂