Combien de fois ai-je reçu des messages de femmes incapables de se lancer tant elles sont paralysées par la peur d’échouer… Pire, je ne saurais imaginer le nombre de celles qui restent dans le silence pour ne pas être jugées.
Les raisons invoquées sont généralement les mêmes : manque de confiance en soi, angoisse de ne pas être à la hauteur, crainte d’être moquée par les autres notamment. Mais celles qui reviennent le plus souvent sont en lien avec la communauté couture sur les réseaux sociaux, et les influenceuses en particulier. Extrêmement prolixes, ces personnalités d’Instagram semblent réussir à cumuler vie de couple et vie professionnelle tout en cousant à vitesse grand V. Inarrêtables, elles montrent sans cesse des nouveautés, si bien que… cela va trop vite et la pression devient trop forte.
Cette pression n’est bien sûr pas réelle car il ne s’agit pas de rivaliser avec les influenceuses, qui sont des professionnelles dans leur domaine. C’est à mon avis une projection de l’esprit car en ne voyant pas des femmes qui leur ressemblent réaliser des choses pas très abouties et pas parfaites, le sentiment d’infériorité est inévitable. C’est compréhensible et en même temps, il faut rappeler que ces fameuses influenceuses ont aussi débuté un jour et que personne ne produit un ouvrage de couture parfaitement fini, dès le départ. Coudre est une activité qui demande du temps et de l’expérience et peu d’entre nous aiment à montrer leurs échecs…
Pourtant, se tromper, errer, recommencer est indispensable à la réussite ! Car comment apprendras-tu si tu ne fais jamais d’erreur ? Quelle leçon peux-tu tirer d’un succès sans effort ? La couture vient avec son lot de difficultés que tu dois nécessairement surmonter si tu souhaites évoluer. Il faut tâtonner, essayer de comprendre un langage jusque là inconnu… C’est un voyage : celui de l’apprentissage. Un voyage qui te fera grandir et découvrir des capacités insoupçonnées mais qu’il est beau ce voyage à la rencontre de soi…
La peur de l’échec peut prendre plusieurs formes. Il y a la peur de commencer tout court mais tu peux aussi avoir des blocages sur des sujets un peu plus spécifiques : ruiner ton tissu préféré ou coudre un modèle qui n’est pas fait pour ta morphologie. Pour cela, voici quelques conseils. 🙂
J’ai peur de gâcher mon tissu fétiche
Honnêtement, je passe par là systématiquement à chaque fois que j’ai envie de me lancer dans une confection nouvelle. Et puis finalement je me dis que ce n’est pas LE modèle parfait pour ce tissu et je n’y touche pas. Comme tu le vois, c’est une peur extrêmement commune à toute couturière qui se respecte ! La peur de gâcher un sublime tissu, surtout lorsque c’est un métrage pas très conséquent et qu’on est sûre de ne pas pouvoir le racheter si on se rate… Mais pas de panique, tu as plusieurs options pour remédier à ce problème et utiliser enfin le tissu dont tu rêves la nuit (au moins !) :
1) Réaliser une version bêta avant chaque nouvel ouvrage
En prenant le temps de passer par cette étape, avant chaque nouvel ouvrage, tu anticipes non seulement sur les étapes de montages du patron mais tu apprends à en contourner les difficultés potentielles. Tu peux le refaire autant de fois que tu le souhaites dans un tissu qui n’est pas un coup de coeur juste pour le maîtriser à fond avant de passer à l’objectif final : couper ce tissu de folie !
2) Coudre un patron que tu connais déjà par coeur
Que ce soit le modèle que tu as testé récemment ou un patron que tu connais sur le bout des doigts, le résultat est le même : tu maîtrises ton sujet ! Les avantages sont nombreux car a priori, si tu l’as déjà réalisé plusieurs fois c’est que tu adores ce modèle pas vrai ? Franchement, quoi de plus facile que d’utiliser le tissu que tu kiffes avec ton patron favori ? Mission accomplie, sans accroc en prime !
J’ai cousu pour rien, le modèle ne me va pas…
C’est la hantise de toutes les femmes, je pense car passer du temps sur un ouvrage qui va finir dans le placard ou à la poubelle, il n’y a rien de pire ! Coudre demande déjà pas mal de temps et d’énergie alors si en plus on se lance dans un super modèle sur le papier qui est juste horrible sur soi, c’est la déprime assurée.
Pour éviter ce problème, rien ne vaut de coudre une toile avant pour s’assurer que le modèle est adapté. C’est une étape chronophage et pas très intéressante mais tu es sûre que la déception sera bien moindre si au final, ça ne fonctionne pas. Non seulement tu n’auras pas gâché ton tissu (eheh, tu vois comme tout est lié), mais en plus tu seras définitivement sûre que le rendu te plait !
J’aime beaucoup ma création mais j’ai peur de me montrer avec…
Il peut arriver que tu te sentes l’âme d’une aventurière et que tu décides de sortir de ta zone de confort (bravo !). Ça peut être un tissu hyper original avec une couleur ou un motif marqué alors que tu es habituellement très discrète. Ça peut être un modèle que tu n’as pas l’habitude de porter : une robe si tu ne portes que des pantalons, une coupe ajustée si tu ne portes que des choses amples, etc… Sauf que voilà, une fois la créa réalisée gros problème : tu n’oses pas la montrer à ton entourage ou à la communauté de peur que l’on se moque ou que l’on ne comprenne pas ta volonté de tenter quelque chose de différent.
J’admets que je n’ai pas de solution miracle à apporter à cette problématique parce que malheureusement, les goûts et les couleurs, on ne maîtrise pas. En revanche ce que je peux te dire, c’est qu’à partir du moment où tu aimes ce que tu as produit, que tu te sens bien dedans, c’est quand même le plus important. Que les gens n’adhèrent pas ou pire, qu’ils détestent franchement, on s’en fiche non ? 😉
ah ah moi le seul truc qui me fais peur c’est les trousses et les pochettes ridicule hein ? mais au final je prends mon temps et je couds quand ça vient ma 1 ère couture c’était un pantalon que je n’ai jamais fini c’était il y a 20 ans j’ai arrêté et j’ai repris l’année dernière j’ai fais des robes, des chemises, des blouses tee shirt et la je vais me remettre au pantalon j’ai fais ma toile avec un burda qui n’est pas parfaite et surtout immettable parce que le tissu est trop moche lol mais j’ai trouvé le courage d’en faire un autre qui sera portable celui ci
Ça c’est de la persévérance ! Bravo ! 🙂
Je tenais à vous remercier, parce que il y a quelques temps j’avais pris lecture de votre blog qui m’a fait réfléchir. En effet, j’ai peur de presque tout. j’accumule les tissus, les patrons, les idées ,et ne me lance pas. Une fois la saison finie , pour laquelle j’avais choisi mes tissus, je suis triste parce que je les vois retourner dans mon armoire. Ce n’est pourtant pas faute de regarder des tutos sur internet, mais lorsqu’on arrive aux finitions j’ai peur. Le langage utilisé n’est pas toujours facile à comprendre, il faut parfois retourner sur google et chercher d’autres tutos, et ainsi la journée passe, et aucune couture ne sort. Il faut aussi savoir que maniaque de nature, je ne veux pas qu’un défaut vienne tout gâcher,
Sans parler de la rapide prise de poids qu’on ne veut pas accepter, la peur de prendre son tour de taille, la peur qu’un modèle ne vous aille plus, la peur de se voir dans la glace. Alors j’ai essayé non pas pour moi, mais pour mes petites filles. j’ai créé des des déguisements pour mes petites filles en me compliquant la vie à loisir ! c’est vrai hihi, j’ai mis plus d’un mois pour faire un costume de la fée clochette avec un tissus impossible à coudre (et oui pourquoi faire simple ?, j’en ai fait des dessins, j’en ai utilisé du papier, sans compter le nombre de fois ou j’ai du tout démonter, trouver des idées pour si elle avait grandi , grossi depuis l’avant confinement). Je le voulais digne d’une princesse, et bien j’ai réussi! Çà m’a donné le courage de faire mon modèle de la Reine des neiges pour la deuxième, le haut m’a pris un temps fou, là aussi j’ai trouvé des idées. Et là aussi j’ai réussi à dépasser ma peur. Tout cela parce que votre blog avait commencé à m’apaiser. Alors c’est vrai que je ne suis pas encore au stade de réaliser quelque chose pour moi, je pense encore créer un autre déguisement, parce que je me dis que si c’est loupé ce n’est pas grave , ce n’est qu’un déguisement. Toutefois, après relecture de votre blog , j’ose enfin à imaginer par commencer à me faire un haut. C’est un grand pas en avant pour moi, alors à nouveau je vous dis merci.
Ton petit mot me touche en plein coeur ! Je ne sais quoi te dire si ce n’est “merci à toi” d’avoir partagé ton désarroi face à la couture. Tout cela demande un véritable travail sur soi, c’est bien au-delà du simple loisir ou passe-temps. Si j’ai pu t’apaiser un peu à travers quelques uns de mes articles alors j’en suis hyper ravie. C’est l’objectif après tout ! <3